Stéphane Beaud, La France des Belhoumi. Portraits de famille (1977-2017), La découverte, 2018, 352 p
Abstract
La France des Belhoumi se lit comme un roman : le lecteur est pris par l’histoire des cinq sœurs –Samira, Leïla, Dalila, Amel et Nadia- et des trois frères –Rachid, Azzedine et Mounir- au point de terminer le livre en restant habité par ses personnages. On voudrait encore en savoir un peu plus : qui sont-ils, quelle est leur « vraie » identité ? Leur vérité nous les rend familiers, on croit les avoir déjà croisés. Mme Belhoumi a-t-elle obtenu la nationalité française ? Le refus discrétionnaire, par deux fois, de l’administration française, nous paraît tellement incompréhensible au regard de son parcours et de celui de ses enfants. Et la troisième génération, les enfants de Samira, Leïla, Rachid, Mounir, Dalila et Nadia, qui sont-ils ? Il nous faudrait un deuxième tome !
Mais le livre de Stéphane Beaud a bien sûr toute sa place au rayon de la sociologie. Si le point de départ est celui d’un récit –l’histoire d’une famille d’Algériens arrivée en France, en 1971 pour le père, et en 1977 pour la mère et les trois aînés-, il s’agit bien d’une enquête sociologique. Le croisement entre l’histoire singulière qu’il raconte et les questions sociologiques qu’il pose lui donnent sa force.