France at the Venice Biennale, 1895-1940 : an historical and artistical study
La France à la Biennale de Venise, 1895-1940. Étude historique et artistique
Abstract
By drawing from the history of exhibitions and a revised appraisal of art produced in the first half of the 20th century, seen through the lens of a deconstructed narrative of modernity, this dissertation focuses on the representation of French art at the Venice Biennale, between 1895 and 1940. Shedding new light on the conflict between modernity and academism, this study investigates a corpus of circa 500 artists and more than 3500 artworks from a quantitative as well as a qualitative point of view. Looking at the international exhibition as a process of influence and political domination, two main directions appeared. On one hand, this study aims at challenging a nationalist discourse on art based on the idea of the nation and the “génie de la race”, and more broadly at questioning the definition of national artistic identity. To broaden our analysis, we included in our corpus an in-depth study of the Italian art critic’s reception of French art as shown in Venice, and its dialog with notions such as Italianity and Latinity, used as early as at the turn of the century. On the other hand, drawing from recent developments in the field of cultural diplomacy and cultural studies of international relations, our study shows the Biennale as a symbol of Franco-Italian political relations, becoming either a means of reconciliation or a cause of quarrelling. Our transdisciplinary approach highlights the role of the French presence at the Biennale as a two-side observatory of both the artistic and diplomatic relations between France and Italy as well as French art itself.
S'inscrivant dans l'histoire des expositions ainsi que dans une relecture des productions artistiques de la première moitié du XXe siècle, à l’intérieur d’un récit déconstruit de la modernité, cette thèse cherche tout d'abord à documenter la représentation de l’art français à la Biennale de Venise, de sa création en 1895 jusqu'en 1940. En alliant une étude quantitative à une enquête de détail, par la comparaison et l’analyse des oeuvres exposées et des artistes sélectionné·e·s, nous avons dégagé des tendances, proposant une autre vision de la classique antinomie modernité – tradition. En considérant l’exposition artistique à l’étranger comme un processus opérant, un outil d’influence auquel des missions d’expansion et de domination sont confiées, deux développements se sont imposés. D’une part, nous avons questionné l’élaboration d’un discours nationaliste sur l’art, exprimant une nation essentialisée et le « génie de la race ». Dans ce cadre, nous avons élargi nos sources à la critique d’art italienne appliquée à la présence française à la Biennale, et étudié son dialogue avec des notions comme l’italianité et la latinité, mobilisées dès le tournant du siècle. D’autre part, nous avons orienté notre analyse dans le champ de l’histoire des relations culturelles internationales et de la diplomatie culturelle. La participation française à la Biennale a été relue comme une caisse de résonance des rapports diplomatiques, clé de rapprochement ou pomme de discorde. Étudiée avec une approche transdisciplinaire la représentation française à la Biennale de Venise offre ainsi un observatoire des relations artistiques et diplomatiques franco-italiennes et un miroir tendu à l’art français et son historiographie.