Living décor. Performance and Decorative Arts from Theatrical Stages to Domestic Interiors (1851-1908).
Le décor vivant. Arts décoratifs et performance, des scènes théâtrales aux intérieurs de Paris et Londres (1851-1908).
Abstract
During the second half of the nineteenth century, Paris and London underwent major urban transformations. Public and private spaces evolved jointly, and both gave an increasingly important place to entertainment and spectacle. At the crossroads of all the arts, the theatrical stage initiated unprecedented collaborations between artists of all disciplines, but also between artists and decoration firms. Through a symbolic reading of objects, fashions and patterns, the theatre promoted new ways of conceiving the set, of reading it and of existing within it. It was both the reflection and the driving force of the evolution of the decorative arts. From the stage to the domestic interior, and through exhibitions, shops and museums, the theatricalisation of decoration took over all the spectacular spaces of this period. Through the study of the mise en scène in its theoretical conception, its visual aspect and its materiality, this thesis proposes a common analysis of décors between stage and interior. It raises the question of the relationship of individuals to the materiality that surrounds them, highlights the circulation of decorative arts around the theatre, and proposes a reinterpretation of the history of the decorative arts of the second nineteenth-century by including the significant role of the performing arts.
Pendant la seconde moitié du XIXe siècle, Paris et Londres connaissent des transformations urbanistiques majeures. Les espaces publics et privés évoluent conjointement, donnant une place de plus en plus importante au divertissement et au spectacle. Au carrefour de tous les arts, la scène théâtrale initie des collaborations inédites entre artistes de toutes disciplines mais aussi entre artistes et entreprises du décor. Par une lecture symbolique des objets, des modes et des motifs, le théâtre promeut ainsi de nouvelles manières de concevoir le décor, de le lire et d’exister en son sein. Il est à la fois le reflet et le moteur de l’évolution des arts décoratifs. De la scène à l’intérieur domestique, en passant par les Expositions universelles, les magasins et les musées, la théâtralisation de la décoration investit tous les espaces spectaculaires de cette époque. À travers l’étude de la mise en scène dans sa conception théorique, son aspect visuel et sa matérialité, cette thèse propose une analyse commune du décor entre scène et intérieurs. Elle pose la question du rapport des individus à la matérialité qui les entoure, met en lumière les circulations d’arts décoratifs autour du théâtre, et propose une relecture de l’histoire des arts décoratifs du second XIXe siècle en incluant le rôle significatif des arts vivants.