Ecrire en atelier: pour une clinique poétique de la reconnaissance
Résumé
RÉSUMÉ
Cet ouvrage témoigne d’une pratique de vingt cinq années d’aide à l’écriture en formation continue à l’université (avec des formateurs et des enseignants) ainsi que d’une recherche clinique en sciences de l’éducation menée en parallèle.
Radicalement critique des conceptions technicistes et directement utilitaires de l’écriture, cet ouvrage propose une réflexion sur les rapports entre la subjectivité dans l’écriture, les processus d’apprentissage, les processus de création et la construction de savoirs. Ainsi, tout en développant une analyse du rapport au savoir, il s’agit de porter une attention particulière à la notion, déjà explorée par Barthes, de « saveur » poétique…
Quoi écrire ?
Pourquoi ?
Pour qui ?
Quand et comment écrire ?
sont autant de questions qui amènent à interroger les différentes fonctions de l’écriture - socialisation, communication, analyse, création, transmission de savoirs - ainsi que les processus psychiques à l’œuvre dans l’écriture tels que le narcissisme, le travail symbolique, le travail de deuil et la sublimation.
Ces questions, qui renvoient à l’articulation entre le plaisir d’écrire et le travail de l’écriture, entre spontanéité et apprentissage, entre littérature et science, traversent nécessairement la mise en place d’espaces et de temps spécifiques tels que les ateliers d’écriture. Conçus comme un espace potentiel (au sens de Winnicott), ces ateliers pourront constituer le lieu où se vivra une épreuve initiatique liée à l’expérience singulière d’auteur, sujet d’une pratique textuelle, conduisant à un enrichissement du questionnement concernant les rapports entre l’élaboration subjective et la construction identitaire. Dans cette perspective, l’atelier, conçu comme un espace favorisant le déploiement de l’imagination radicale singulière (Castoriadis), pourra constituer cet imaginaire social transitionnel nécessaire au développement d’une posture créative et critique, tant dans la dimension artistique que scientifique.
Se pose alors la question essentielle de la place et de la posture de celui qui accompagne cette démarche d’écriture, et en particulier de sa capacité à passer d’une fonction à une autre (enseignant, formateur, animateur, initiateur, passeur…), de sa capacité à se déplacer… entre la fiction et l’autobiographie, entre la poésie et la thérapie, entre la théorie et la pratique… entre le rêve et la réalité…
…Pour une clinique poétique de la reconnaissance… Reconnaissance du sujet en train d’écrire… Reconnaissance des autres… Reconnaissance sociale… Reconnaissance professionnelle…