Machaut au théâtre : emprunts et réécritures transgénériques dans la Moralité de Bien Avisé Mal Avisé
Abstract
Bien connue des spécialistes du théâtre, la Moralité de Bien Avisé Mal Avisé fait partie des pièces à succès du XVe siècle qui exploitent la thématique pénitentielle et mettent en scène un « pèlerinage de vie humaine » animé par des personnifications. L’une de ses sources majeures, qu’on met ici en évidence, est Guillaume de Machaut. La séquence sur la roue de Fortune qui constitue l’un des temps forts de la pièce doit beaucoup au poète-musicien, en particulier à deux de ses œuvres, un motet et une complainte tirée du Remède de Fortune. L’article examine les modalités de cette réécriture et les implications de ce transfert générique : le glissement du lyrisme chanté vers un théâtre qui en renouvelle les motifs et accroît leurs potentialités expressives.