L’extase musicale en migration : de Raphaël à l’Andacht romantique, de Bologne à Paris
Abstract
Cet article s’attache à montrer la double migration, culturelle et symbolique, de la notion d’extase musicale au XIXe siècle, par le biais du tableau de Raphaël, L’Extase de sainte Cécile. Cette œuvre du patrimoine artistique européen fait l’objet d’une véritable fascination auprès des écrivains, des musiciens et des peintres de la première moitié du XIXe siècle et nous tentons d’en comprendre les raisons. Dans un deuxième temps, cet article montre que la figure de sainte Cécile est utilisée par de nombreux écrivains pour construire un discours sur la musique et sur l’art. Elle s’impose alors non plus comme une figure catholique éthérée, mais bien comme la possibilité de rendre compte de la puissance de la musique, dans sa dimension ambivalente et inquiétante.