L’identification des anonymes. Mise en présence des populations vulnérables et lutte contre l’effacement des corps et des identités (Hyderabad, Inde) - Université Paris Nanterre Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Ateliers d'anthropologie Année : 2022

Identification of the anonymous: giving presence to vulnerable populations, and the struggle against the erasure of bodies and identities (Hyderabad, India)

L’identification des anonymes. Mise en présence des populations vulnérables et lutte contre l’effacement des corps et des identités (Hyderabad, Inde)

Résumé

What do the apparition of a corpse in the street, a hospital’s taking charge of a traumatised homeless man, and the disappearance of a person symbolise? An ethnographic investigation, conducted in an NGO in Hyderabad that works every day to identify those found without identity whether living or dead, shines a light on biosocial and necrosocial inequalities at play in Indian urban spaces. Analysis of the victimology of those who lose their identity, and of the administrative and medical management of their situation, reveals institutional strategies for invisibilising or giving visibility to bodies and anonymous cases. Missing persons and unidentified bodies become revealers of social discrimination logics that transcend the life and death of numerous individuals in India. A study of the identification process sheds light on a government’s ability to manage its sick bodies and its corpses (medical and funerary dignity), and also shows the importance of local initiative as a method of social and health assistance. Through identification issues, the Satya Harishchandra Foundation provides a platform for the recognition of all that ails a structurally inegalitarian Indian society, which is fighting against the mistakes of the city of Hyderabad’s medical, medical-legal, and police institutions, by condemning the government’s silence in the face of the perception and management of vulnerable people in India.
De quoi l’apparition d’un cadavre dans une rue, la prise en charge hospitalière d’un sans-abri traumatisé et la disparition d’une personne sont-elles le symbole ? Une enquête ethnographique réalisée dans une organisation non gouvernementale à Hyderabad, travaillant au quotidien à l’identification de ceux qui sont retrouvés sans identité, vivants ou morts, permet de mettre en lumière les inégalités biosociales et nécrosociales qui se jouent dans les espaces urbains indiens. À travers l’analyse de la victimologie de ceux qui perdent leur identité et de la gestion administrative et médicale de leur situation apparaissent les stratégies institutionnelles d’invisibilisation ou de mise en visibilité des corps et des cas anonymes. Les personnes portées disparues ainsi que les corps à identifier deviennent les révélateurs des logiques de discriminations sociales qui transcendent la vie et la mort de nombreux individus en Inde. Si une étude du processus d’identification renseigne sur la capacité institutionnelle d’un gouvernement à gérer ses corps malades et ses cadavres (dignité médicale et funéraire), elle permet aussi de rendre compte de l’importance de l’initiative locale comme démarche d’aide sociale et sanitaire. Par les enjeux de l’identification, la Satya Harishchandra Foundation est une plateforme de reconnaissance des maux d’une société indienne structurellement inégalitaire qui lutte contre les fautes des institutions médicales, médico-légales et policières de la ville de Hyderabad en dénonçant le mutisme gouvernemental face à la perception et à la gestion des vulnérables en Inde.

Dates et versions

hal-04316157 , version 1 (30-11-2023)

Identifiants

Citer

Antoine Briand. L’identification des anonymes. Mise en présence des populations vulnérables et lutte contre l’effacement des corps et des identités (Hyderabad, Inde). Ateliers d'anthropologie, 2022, Anthropologie de l'invisible, 52, ⟨10.4000/ateliers.16940⟩. ⟨hal-04316157⟩

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