Mau-dire la guerre
Abstract
Mau-dire la guerre « Quelle connerie la guerre », écrivait Prévert. Il parlait de la Deuxième Guerre mondiale, mais cela vaut tout aussi bien pour la précédenteces deux guerres apparaissant de plus en plus, selon certains historiens, comme les deux pôles paroxystiques d'un seul et même conflit 1. C'est en tout cas la conviction motrice qui sous-tend le texte (et le spectacle qui en est issu, à moins que ce ne soit l'inverse 2) de Mario Perrotta. « Connerie », mais encore, pour le dire autrement et plus précisément : massacre, déshumanisation, réification des combattants, embrigadement des individus dans une gigantesque entreprise mortifère qui ne les concerne pas, au nom de « valeurs » et d'« idéaux » pervertis dont ils sont parfois dupes un moment, le temps de découvrir dans la tranchée que la guerre n'a rien de noble, rien de transcendant, rien de la promesse du monde meilleur qu'elle leur avait fait miroiter. La voix qui porte le discours sur la guerre dans le texte-spectacledans le texte spectaculairede Perrotta est celle d'un « milite ignoto », comme l'indique le titre. Le « milite ignoto » en Italie, de même que le « soldat inconnu » en France, est, comme on sait, un soldat anonyme tombé au combat lors de la Première Guerre mondiale, choisi plus ou moins au hasard, chargé de représenter
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