Leibniz-Cavell: the sensitive thought of cinema.
Leibniz-Cavell : La pensée sensible du cinéma, par Martine de Gaudemar
Abstract
Le cinéma chez Cavell apparait comme un mode de penser : il y a une pensée du cinéma. On peut le montrer sur un point décisif : il promeut un nouveau cogito, d'ailleurs étrangement voisin du cogito leibnizien. Ce faisant, il réhabilite l'élément du « pathos », au double sens de la passivité (ou réceptivité, impressionableness, ou « être-affecté ») et de la plainte. J'examinerai ces deux aspects séparément pour plus de clarté, mais ils sont enracinés dans une même expérience. Je les réunis dans la formule de pensée sensible, proposée en écho au beau titre du colloque et du volume L'écran de mes pensées. Une même expérience On n'entre dans un film, comme spectateur, que dans un consentement à la captation, voire à la fascination par des images cinématographiques sonores et visuelles. Nous ne pouvons analyser un film, devenir un spectateur actif que dans un temps second, à partir d'une expérience première de fascination et de passivation. Une pensée réceptive et sensible est comme une pellicule : elle devient alors analytique, capable de séparer les constituants de l'expérience ; elle devient parfois discursive et rationnelle, capable de questionnement et de problématisation.
Domains
Humanities and Social Sciences
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