La valeur de l’erreur dans l’Histoire d’une Grecque moderne de Prévost
Résumé
Romans-mémoires, a genre particularly in vogue in the first half of the 18th century in France, have the distinction of giving a voice to a narrator who is witness to his own history. The value of the testimony offered to the reader hinges on the interplay between the memorialist’s involvement and the temporal and reflexive distance made possible by the narrative characteristics of the genre. However, in The Greek Girl’s Story (1740) the memorialist, who recounts one of his “errors” – an extraordinary passion – readily acknowledges the precariousness and biases that alter his testimony. The Greek Girl’s Story thus participates in a heuristic change in the value of a testimony. No longer playing a role in unfurling the truth, the testimony becomes another object of knowledge, one that yields knowledge only on the witness himself. This article examines the ethical-narrative consequences of this new regime of error.
En lien avec l'enjeu mémoriel, les romans-mémoires-genre dans lequel un personnage fictif compose ses Mémoires-se donnent souvent pour des témoignages. Dans beaucoup d'entre eux, en effet, le mémorialiste présente son récit comme un éclairage précieux sur des événements auxquels il a participé et qui ont défrayé la chronique de son temps. Les romanciers peuvent puiser dans l'histoire judiciaire : Courtilz de Sandras et Mouhy composent respectivement les Mémoires de Madame la Marquise de Fresne (1701) et les Mémoires d'Anne-Marie de Moras (1739) à partir du procès du marquis de Fresne, accusé d'avoir vendu sa femme à un corsaire 1 , et de celui du comte de Courbon, condamné pour l'enlèvement d'une très jeune fille 2. C'est aussi la ligne que suit Prévost-quoiqu'il romance considérablement la matière historique-lorsqu'il écrit l'Histoire d'une Grecque moderne (1740) en s'inspirant du scandale causé par l'ambassadeur Ferriol,
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